samedi 1 octobre 2011

Pascal Boniface : porte parole de Tariq Ramadan contre Caroline Fourest

Le chapitre de Pascal Boniface contre Caroline Fourest n’est qu’une compilation grossière des attaques lues sur internet, sans vérification de leur bien-fondé ou non, à propos du livre Frère Tariq : le double discours de Tariq Ramadan.


Il accuse Caroline Fourest d’être une « sérial menteuse » — sous entendu contrairement à Tariq Ramadan — en donnant un exemple sorti de son contexte et donné par Tariq Ramadan lui-même, pour faire croire que tout le livre est faux, non argumenté et basé sur de fausses citations. Ce qui ne manquera pas de surprendre ceux qui ont lu ce livre… Plus de 400 pages et 700 notes de bas de page. Une somme, extrêmement précise et détaillée. 


L’exemple cité par Ramadan et donc par Boniface est extrait d’un jugement par lequel un tribunal donne raison à Antoine Sfeir contre Tariq Ramadan et que Caroline Fourest aurait mal cité. En réalité, il fait passer pour de la malhonnêteté une simple question de formulation : l'arrêt cité est bien exact et le tribunal a bien donné raison à Antoine Sfeir contre Tariq Ramadan. Si Pascal Boniface avait pris le soin de vérifier et de lire la version poche de Frère Tariq (ce que nous avons fait), il aurait constaté que la phrase en question est rigoureusement exacte et bien mise dans son contexte.

La plupart des expressions utilisées par Pascal Boniface, qui n’a visiblement pas lu l’ouvrage qu'ion critique, sont en fait inspirées de Tariq Ramadan et de sa campagne pour tenter de discréditer ce livre (on comprend pourquoi vu le mal qu’il lui a fait). Mais pas seulement. L'autre argument utilisé par Pascal Boniface est pompé soit les sites des partisans de Ramadan et sur celui du Réseau Voltaire de Thierry Meyssan.

De concert avec les ramadiens, ce site complotiste accuse Caroline Fourest d’avoir un « double discours » sur la base d’une tribune parue dans le Wall Street journal sur les émeutes. Pascal Boniface — qui n’a visiblement pas lu la tribune et se contente de reprendre les mensonges des sites islamistes — la résume ainsi : «  dans le Wall street journal du 2 février 2005, elle s’alarmait ainsi de l’incapacité des immigrants arabes à s’intégrer. Pour elle, il y avait là une menace pour les démocraties occidentales car, non intégrées, les immigrés pouvaient être tentés de rejoindre des cellules islamistes. (p. 121) »

Pascal Boniface ne sait-il pas lire l’anglais ou ment-il de façon tout à fait consciente ? La question se pose sachant que Caroline Fourest a déjà répondu, très clairement, à cette présentation tout à fait malhonnête de sa tribune, dont elle n’a pas choisi le titre (il est toujours ajouté par le responsable des pages). 


Loin d’être à l’opposé de ce qu’elle dit en France, cette tribune reprend très exactement sa thèse développée dans Le choc des préjugés : l’impasse des postures sécuritaires et victimaires (Calmann-Lévy, 2006).  À savoir que les anglo-saxons ont tort de voir dans ces révoltes un danger islamiste ! Sa tribune commence très exactement par ces mots : « Les émeutes auxquelles nous avons assisté en France ces dernières semaines ne sont ni ethniques ni religieuses. Mais le symptôme d’un malaise social, économique et identitaire. »  


Dans la suite, elle explique qu’en revanche le creusement des inégalités, le manque de travailleurs sociaux et le recul d’État-providence peuvent, eux, faciliter le basculement de certains enfants d’immigrés dans l’alternative islamiste ! On est très loin des raccourcis de Pascal Boniface.